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COCA-COLA ET LA FORMULE SECRÈTE


COCA-COLA ET LA FORMULE SECRÈTE

Coca-Cola, la formule secrète

Chaque jour à travers le monde, il se consomme 1,5 milliard de canettes de Coca-Cola et Olivia Mokiejewski, la journaliste autoproclamée «emmerdeuse» sur le mode de Michael Moore, auteur de ce documentaire, fait partie des buveurs inconditionnels.

Mais est-ce bien raisonnable ? Elle ignore le secret (...)

Olivia Mokiejewski est "accro" au Coca-Cola depuis 25 ans. Elle en a bu près de 7 000 litres, 20 000 canettes. Comme les milliards de consommateurs du célèbre soda, elle ignore ce qu’elle boit exactement depuis tant d’années.

La recette du Coca-Cola est un secret industriel, quasi militaire, jalousement gardé. D’après la marque rouge et blanche, deux personnes seulement dans le monde connaitraient la liste des ingrédients. Pourquoi tant de mystère autour d’une simple boisson sucrée ? Que cache-t-il ? Doit-on se méfier de la boisson la plus consommée sur la planète ? Olivia Mokiejewski a décidé de s’attaquer à la face cachée de la marque la plus puissante du monde et de partir à la recherche de cette fameuse formule secrète…quitte parfois à passer pour une emmerdeuse !

Dans la collection "L'Emmerdeuse" incarnée par Olivia Mokiejewski.
Un documentaire d'Olivia Mokiejewski
Réalisé par Romain Icard.
Produit par Nilaya productions.
Avec la participation de France Télévisions.

Cliquez sur le lien ci-dessous afin de visionner le reportage

Emision Coca cola

 

1. Nous en buvons, mais nous voulons savoir quoi

 Combien sont-ils ceux qui ont tout tenté pour percer le mystère de cette recette ? Même des chimistes s’y sont cassés les dents. Pourquoi, diable, personne ne trouve rien ? C’est simple. Quand on ne sait pas quoi chercher, difficile de trouver. Certains se demandent pourquoi il serait si important de savoir de quoi est fait le Coca-Cola. Là encore, la réponse est assez simple : nous sommes des milliards à ingurgiter le soda le plus vendu au monde sans réellement savoir ce que l’on boit. En termes de santé publique, avouez que cela peut laisser perplexe.

Il se trouve, par ailleurs, qu'Olivia en boit de cette boisson. Et depuis longtemps… Plutôt que de se contenter du marketing maison, nous avons donc voulu savoir, recette secrète ou pas, ce que l’on buvait. Histoire de ne plus consommer bêtement. Nous nous attendions à ce que ce soit compliqué, évidemment. Mais pour être sincère, pas autant.

2. Nous demandons à l'entreprise

L’évidence voulait que nous posions la question à l’entreprise en premier lieu. C’est ce que nous avons fait, un peu naïvement. Tant en France qu’aux États-Unis. À chaque fois, ce fût une fin de non-recevoir courtoise, mais définitive.

 Ce refus initial, loin de nous démotiver, nous a quelque peu agacé. Non pas que nous soyons des va-t’en guerre mais en tant que journalistes, nous nous devions de creuser la question. Il nous a, dès lors, fallu passer par les étapes évidentes d’une telle quête. En visitant le "World of Coke",musée entièrement dédié à la marque, nous nous sommes doutés que nous n’y trouverons rien. Nous ne nous sommes pas trompés.

 La mise en scène permanente du secret n’y vise qu’une chose : mieux justifier le secret qui l’entoure. C’est d’ailleurs un marketing génial. En faisant du secret le dogme, la marque s’affranchit d’un devoir de transparence. Circulez, il n’y a rien à voir.

 3. Nous testons une (possible) recette de 1979

La situation en est même devenue paradoxale à souhait. Nous n’avons jamais été aussi proches de la recette et nous n’avons jamais eu autant la certitude que nous n’y accéderions jamais. C’était sans compter sur une certaine forme d’abnégation et une dose non négligeable de chance. En remontant méticuleusement les traces du créateur de la boisson, nous avons mis la main sur bon nombre d’indices et fait des rencontres ô combien instructives.

Notamment avec Charles Salter, ex-journaliste au quotidien local d’Atlanta, aujourd’hui retraité. En 1979, il a fortuitement mis la main sur ce qui serait une copie de la formule originale du Coke ! Le document est ancien, illisible à certains endroits, mais on y apprend qu’il y aurait dans la recette entre autres du citron, de l’orange, de la noix de muscade, de la vanille, de la coriandre, de l’alcool et…de la feuille de coca.

 À la fin du film, nous avons testé cette recette. Certes, avec nos moyens, de façon artisanale, en ignorant l’ordre dans lequel il fallait mettre les ingrédients. Résultat : un cola au goût de bonbons coca… C’est déjà pas si mal. Une partie du secret reste donc encore bien gardé.

 4. Nous faisons une découverte inquiétante

 Mais revenons à cette recette. À sa lecture, nous nous sommes faits une réflexion : certains des ingrédients, tels le sucre ou l’eau sont d’une telle évidence qu’on en vient, en tant que consommateur, à les oublier. Or, ce sont bien souvent ceux-là qui posent de vrais problèmes. Qu’ils soient sanitaires, comme le sucre, ou environnementaux, comme l’eau, le produit de base du Coca-Cola.

En six mois de recherches, nous avons tenu à creuser l’impact de ces deux produits. Et ce que nous avons découvert nous a fait froid dans le dos. Nous ne nous attendions pas à ce que des chercheurs américains nous révèlent combien les calories que nous ingurgitons (et que nous faisons ingurgiter à nos enfants) étaient nocives.

Nous ne nous attendions pas à découvrir une région entière du Mexique littéralement envahie par les marques de sodas, au premier rang desquels Coca-Cola. À chaque fois, ce que nous avons compris, c’est la stratégie de la marque américaine. Il faut à tout prix produire, toujours plus, toujours plus vite. Et si les autorités d’un pays estiment que cette production pose un problème, alors l’entreprise change de procédé.

L’exemple du colorant caramel

 Depuis des années, Coca n’utilise plus de caramel naturel dans sa boisson. Trop coûteux. Exit le naturel et bienvenue au colorant E150D, un colorant obtenu par l’adjonction d’ammoniaque et de sulfites. Un délice… Sauf pour les Californiens. Les autorités de l’Ouest des États-Unis ont récemment estimé qu’en produisant ce colorant, les sous-traitants de Coca produisaient au passage un métabolite (une petite molécule intermédiaire) cancérigène chez les animaux.

 Par précaution, la Californie a donc décidé de baisser le taux admissible de ce métabolite dans le Coca. Dans la foulée, en une nuit, les grands fabricants de colas, dont Coca, ont changé toutes les bouteilles et canettes de l’État afin de rester dans la légalité. Louable intention, me direz-vous. À ceci près que cette intention s’est arrêtée nette aux frontières de l’État Californien. Rien n’a changé dans les autres États. Chez nous non plus d’ailleurs…

 Autant de choses que nous avons voulu montrer, sans être fatalistes car après tout, personne ne nous oblige à boire du Coca-Cola ! C’est à nous de savoir rester des consommateurs lucides, conscients et critiques. Nous avons d’ailleurs pu constater à quel point le fait d’avoir réalisé cette quête sur une chaîne du service public nous a permis de travailler librement. Nous ne sommes pas certains qu’un autre groupe télévisuel aurait osé s’intéresser à une telle marque qui, rappelons le, fait partie des plus gros annonceurs français.

 



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